samedi

Fin de soirée

Qu'est-ce que je fais là, moi ?

Un moment que j'attends dans le noir. Marre de cette voiture, d'être assise. J'ai envie de sortir, d'aller voir.

Le coin est désert par ici. Glauque ? Même pas, juste vide. Une zone commerciale banale, décor sans âme. Sans âme qui vive non plus. Il faut dire que le commerce ne marche guère à deux heures du matin. Un garage de marque, carrosseries rutilantes en vitrine, une boutique de tapis à côté, de peinture de l'autre.

Qu'est-ce qu'il fout ?

Un papier, qu'il m'a dit. Il va chercher un papier et il revient. Je ne connais pas vraiment ce type, c'est le copain d'un copain de la soirée... Il me ramène chez moi, il doit juste passer une minute à son boulot. J'attends, je n'ai pas le choix. Mais ça commence à faire long.

J'y vais. Il est entré par une porte sur le côté je crois. J'essaie, c'est ouvert. C'est la pénombre mais pas le noir complet. Il y a de la lumière au fond, par une porte qui donne sur les bureaux. Le magasin est immense, plein de voitures exposées. Par les larges vitrines, la lune éclaire les carrosseries, fait briller les chromes. Aucun bruit. Il doit être là-bas, dans un bureau.

Mes yeux s'habituent au décor et voient de mieux en mieux. J'avance entre les voitures, je visite, je frôle ces tôles brillantes, les contourne, les caresse en passant...

En avançant un peu plus loin dans le magasin, par un jeu de vitres, à un endroit, je peux voir dans un reflet l'intérieur d'un bureau. Il y est, je le vois de dos qui s'affaire. Je ne sais pas ce qu'il fait. Il cherche sans doute ce papier.

Un instant, je me dis qu'il m'a vue arriver, qu'il me guette. Qu'il m'attend peut-être. Je ne bouge pas.

Mais non, il ne m'a sans doute pas vue. Il est occupé.

Je me plais presque au milieu de ce magasin de voitures neuves. Drôle de sensation. En avançant encore je vois mon image dans une glace : marre de ces talons, de cette jupe mise pour la soirée... Mais il faut dire que ça me va bien, rehaussant les courbes et cambrures... Je me cambre un peu plus, je me déhanche à plaisir, je me tourne, je regarde l'effet que ça fait de derrière, en marchant un peu pour voir... Et si je remonte un peu la jupe...

Il me semble que j'entends un bruit. Où est-il ? Je ne le vois plus. A moins que d'ici, peut-être ? J'essaie de le revoir au fond, je me penche sur un capot, pour voir à travers le pare-brise et la vitre arrière, peut-être... Lasse, je reste ici, couchée ou presque, pliée en deux sur cette bagnole... C'est doux et lisse et pas froid, je ferme les yeux.

« Ça te tente ? »

Une main sur moi me surprend. C'est lui.

Je ne l'ai pas entendu s'approcher... Et il est là, derrière moi, tout près, presque collé. Il se penche vers moi, j'entends son souffle, et je sens la chaleur de son corps, sa main posée sur mes fesses.

- Mmmm !

Sa main descend et glisse sur moi, et il est plus près encore, il se colle à moi, je sens ses jambes contre mes jambes... Ses mains remontent la jupe, me pressent et me pétrissent les fesses, les hanches, elles n'ont même pas le temps de monter à mes seins. Je prends mes seins à pleines mains, les palpe fermement, les serre à couper le souffle, ils gonflent de plaisir... Je sens son désir se dresser contre mes fesses, dru et décidé, chaud : énorme. Et mon désir fait comme une chaleur, un volcan à l'intérieur, terrible, impérieux... qui m'inonde, mouille ma fente et me cambre... Souffle court, de l'un, de l'autre. Une main se glisse entre mes jambes, me touche à travers la culotte...

- Ah !

Un cri pour dire encore... Je suis si mouillée... Je sens sa respiration accélérer. Il écarte la culotte, y glisse enfin ses doigts que j'attends si fort, depuis des heures il me semble. Ils apaisent un instant mon feu et puis m'affolent, ils glissent et caressent et tournent et s'enfoncent, et fouillent et vont et viennent au-dedans. Encore un cri, c'est trop fort, je n'en peux plus.

J'ai saisi son sexe en main, à travers le pantalon, il est gonflé, tendu, bien trop serré... Alors il ouvre tout et le libère, je gémis de le sentir, gland lisse dans ma main, que je guide vers où il sait qu'il veut aller... Il me pénètre dans un cri sourd, je crie aussi, c'est tellement si bon que j'en perds les pédales. Qu'il vienne encore et encore, et il est bon le bougre, il me pénètre encore et encore, longuement, je sens son sexe aller et venir et caresser tout au passage, le clito, le G, jusqu'au fond, je perds pied, je ne m'appartiens plus... J'accompagne ses va-et-vient des miens, mes fesses rebondissent contre son bas-ventre, je sens ses couilles aussi... Ses mouvements se font plus drus encore, son sexe gonfle et se tend encore plus, le mien irradie en frissons inouïs, et les étoiles fondent sur moi, des cheveux aux pieds... Un long cri dans la nuit, il jaillit en moi et inonde mon vagin de plaisir, mon plaisir nous secoue et fait tanguer la voiture, nous nous y écroulons vaincus, ivres, terrassés, à demi-morts.

...

« Ça y est, je l'ai trouvé, excuse-moi pour l'attente.

Oh pardon, tu dors ? »

La portière de la voiture s'est ouverte, il est tout sourire, je n'ai pas bougé de mon siège, c'est toujours aussi désert ici et il fait un peu frais...

Il va me ramener.

GL

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